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Préserver la qualité de la formation en stages hospitaliers

Les stages hospitaliers pour les étudiants en médecine reposent sur trois principes généraux :

  1. un temps de stages équivalent à 36 mois à mi-temps ou 18 mois à plein temps sur les 3 années du Diplôme de Formation Approfondie en Sciences Médicales (DFASM) (article R. 6153-47 du Code de Santé Publique), avec un minimum de 5 mois de stage temps plein ou 10 mois de stage mi-temps pour chaque année du DFASM, une durée de 4 à 8 semaines à temps plein ou de 8 à 16 semaines à mi-temps en DFASM1 et DFASM2, et une durée de 6 à 12 semaines à temps plein ou de 12 à 24 semaines à mi-temps en DFASM3;
  2. la réalisation de 25 gardes sur la même période ;
  3. l’obligation de faire un stage dans certaines spécialités (chirurgie, urgences/réanimation et médecine générale pour 100% des étudiants de notre Faculté).

La Faculté s'appuie actuellement sur 178 terrains de stage, au sein du Groupe Hospitalier Universitaire, de l'hôpital des 15-20, des hôpitaux affiliés et des stages ambulatoires en médecine générale. La réforme du second cycle, qui laisse penser que la nouvelle docimologie, dont les Examens Cliniques Objectifs et Structurés (ECOS), valorisera le temps d'apprentissage en stage, impacte fortement l’organisation des stages.

D’abord, la contraction du programme de connaissances théoriques sur les deux premières années du DFASM (passage de l’examen des Épreuves Dématérialisées Nationales (EDN) en début de DFASM3 (sixième année)) va engendrer un bachotage et un moindre engagement en stage de la part des externes en DFASM2, peut-être de manière plus prononcée qu’en DFASM3 sur l’organisation précédente. Ensuite, l’absence d’étudiants en stage pendant l’été de DFASM2, va avoir un impact sur le fonctionnement en stage et les listes de garde. Enfin, la course aux points de parcours en prévision de leur appariement national, l’articulation des stages avec les enseignements facultaires, la possibilité de stages inter-zones dès l’externat (limités par les enseignements facultaires et l'effectif des étudiants dans certains stages) et la possibilité de stages internationaux sont autant d'éléments pouvant impacter le fonctionnement du stage.

Pour continuer à préserver l’apprentissage au lit du malade au sein des stages, la Faculté de médecine Sorbonne Université a trois forces :

  1. des stages avec de nombreux encadrants engagés, mais une hétérogénéité importante,
  2. des étudiants qui commencent les stages hospitaliers en DFGSM3, après avoir fait un stage infirmier puis un stage de sémiologie ;
  3. la constitution d’un groupe de réflexion sur la réorganisation de l’année de DFASM3 (sixième année).

En effet, cette année de formation, libérée des EDN passés en début de sixième année, représente une véritable opportunité pour l’engagement en stage des étudiants. La réorganisation de cette 6e année devra être effective à la rentrée 2023, et les Universités doivent veiller à ce que les choix des stages pour la DFASM3 permettent au mieux à l'étudiant la construction progressive de son projet professionnel (II de l'article R. 632-2-7 du code de l'éducation). Cette dernière année est sanctionnée par le passage de l’ECOS national, qui évalue le comportement, les compétences et les connaissances des étudiants, dont le terrain de stage est le meilleur lieu d’apprentissage.

Les participants à ce groupe de travail se mobilisent sur Sorbonne Université pour définir un cadre clair, lisible pour les étudiants et l’ensemble des encadrants en stage. De plus, la Faculté travaille au remplacement du logiciel d'appréciation des stages (PAS, IStage), par une plateforme qui proposera une interface entre étudiants, encadrants de stage et administration. Toutes ces mesures doivent permettre de préserver la qualité de la formation pratique en stage des étudiants de notre faculté.

Jacques Boddaert

Vice-doyen délégué responsable des stages de la faculté de Médecine Sorbonne Université.