Entretien avec le Pr Tim Ulinski, chef du service de néphrologie pédiatrique de l’Hôpital Trousseau
Le Pr Tim Ulinski travaille depuis maintenant 20 ans dans le service de néphrologie pédiatrique de l’hôpital Trousseau. D’origine allemande, il réalise ses études de médecine à Francfort et commence son histoire en France lorsqu’il réalise une mobilité Erasmus en 1993 à Lyon, qui révèlera sa passion pour la néphrologie pédiatrique.
Au sein du service, le rapport à l’international diffère en fonction des personnes. La plupart des internes, chefs de clinique et seniors n’ont jamais vraiment eu de lien avec l’international et ne perçoivent donc pas forcément l’intérêt d’accueillir et même de rencontrer un public international, ils restent finalement assez axés sur leur façon de pratiquer et s’ouvrent peu à d’autres méthodes. Toutefois, ayant réalisé plusieurs mobilités, il est vraiment important pour le Pr Ulinski d’accueillir des étudiants internationaux ; cela permet de montrer à tout le personnel que d’autres façons de penser et de faire existent et qu’elles peuvent enrichir tout le monde. Il y a un bon échange de pratiques entre le Pr Ulinski et les externes internationaux et entre les externes français et internationaux, mais assez peu avec les seniors. Dans une démarche d’amélioration du niveau d’anglais de son équipe, le Pr Ulinski a mis en place une heure de discussion en anglais obligatoire tous les mardis matin. Une thématique est choisie pour lancer la discussion et le staff est ensuite libre de réfléchir sur ce sujet et de dialoguer tout en pratiquant l’anglais.
Pour le Pr Ulinski, une année à l’étranger apporte bien plus que des connaissances médicales.
Il accompagne les externes internationaux au cours de leurs stages, il cherche à discuter avec eux, voir ce qu’ils font et cherche à leur faire profiter au maximum de leur mobilité. Lorsqu’un externe international a trop de difficultés en français, il crée un binôme. cette entraide donne une impulsion positive aux membres de l'équipe qui soutiennent à leur tour les externes.
Le Pr Ulinski souligne tout de même que, de manière générale, les externes internationaux sont quand même moins bien intégrés dans le service que les français, surtout lorsqu’ils ne sont pas francophones. Comme la jeune génération d'étudiants maitrise bien l'anglais, cela facilite l'intégration des étudiants internationaux. Grâce à la cohésion de groupe, la langue française pose moins de problèmes. Les externes internationaux parlent généralement tous extrêmement bien français selon lui et il est très rare qu’il doive réexpliquer quelque chose en anglais.
Au sein du service de néphrologie pédiatrique, tout le monde est bienvenu. Qu’un étudiant soit francophone ou non, qu’il ait déjà de bonnes connaissances ou non, il sera intégré dans le service et sera accompagné pour tirer profit au maximum de son expérience. Grâce à ce qu’il a lui-même vécu, le Pr Ulinski connaît les difficultés et les obstacles qui peuvent se dresser devant les externes internationaux et veille à ce que leur apprentissage se déroule au mieux.
Propos recueillis par Estelle Masse, gestionnaire de la mobilité entrante dans le service des relations internationales de la Faculté de Santé de Sorbonne Université