Intégration universitaire de la formation de maïeutique

Depuis le 1er janvier 2025, la formation des sages-femmes est rattachée à la Faculté de Santé de Sorbonne Université. Mme Priscille Sauvegrain, vice-doyenne déléguée chargée de la formation maïeutique et directrice du département universitaire répond à nos questions.

Bonjour Priscille, vous êtes la directrice de la formation des sages-femmes, et également vice-doyenne déléguée aux études de maïeutique à la Faculté de Santé de Sorbonne Université. La faculté a changé de nom, elle est devenue la faculté de Santé, qu'est-ce que cela représente pour vous?

Il me semble que ce changement de dénomination, d’une Faculté de Médecine à une Faculté de Santé, est un message fort d’ouverture vers l’ensemble des formations de santé intégrées à Sorbonne Université, médicales comme la nôtre et paramédicales. C’est un tournant qu’ont pris récemment plusieurs universités françaises et je ne peux que l’applaudir.

 

Nous avons aussi la chance d’avoir été intégrées à l’équipe décanale, pour ma part comme vous le mentionnez, mais aussi pour deux de nos étudiantes, Héloïs Hermann qui est vice-doyenne étudiante à la Faculté de Santé et Mélodie Tran-Thuan qui est vice-présidente étudiante de Sorbonne Université. C’est un signe de confiance de la part de Monsieur le Doyen et de leurs camarades des autres filières qui nous honore.

J’espère que concrètement ceci favorisera l’admission dans notre filière dans les années à venir, les lycéens s’inscrivant dorénavant à la Faculté de Santé. Et que ceci favorisera aussi une inter-professionnalité renforcée, grâce à des collaborations de recherche et pédagogiques, à l’instar de celles déjà à l’œuvre dans les services de soins.

Les études de maïeutique intègrent la faculté de Santé au 1er janvier 2025, quelles sont les conséquences pour les enseignants et les étudiants?

L’équipe enseignante est composée de neuf enseignant.es sages-femmes et de deux enseignantes-chercheures. Les premières seront mises à disposition de Sorbonne Université par l’AP-HP à partir du 1er janvier. La complémentarité de nos profils est précieuse pour assurer aux sages-femmes de demain les différentes facettes d’une formation clinique, théorique et de recherche de haut niveau, de même que les évaluations qui correspondent aux exigences universitaires actuelles (ECOS et évaluation clinique en simulation et au lit des patientes en sus des épreuves théorique). Nous sommes appuyées dans nos missions par une responsable administrative et deux secrétaires pédagogiques.

Pour les étudiantes et les étudiants, ils s’inscrivent maintenant uniquement à l’Université et non plus à l’AP-HP mais en réalité leur diplôme d’État (à grade de master) était déjà délivré par Sorbonne Université. Plus aucun cours n’aura lieu à partir du 1er janvier sur le campus Picpus de l’AP-HP mais l’organisation globale de l’enseignement et des stages, dans les services du GH mais aussi partout en Île-de-France, ne change pas.

Vous allez intégrer de nouveaux locaux sur le Site de la Pitié-Salpêtrière, quels vont être les principaux changements de fonctionnement?

Nous allons disposer de bureaux pour l’ensemble de l’équipe, enseignante et administrative, sur le site de la Pitié-Salpêtrière, ainsi que d’une salle de TP dédiée. Nous allons être dans un environnement très porteur, à proximité des locaux de la Faculté de Santé où sont notamment formés nos confrères médecins ainsi que de la plateforme de simulation et des services cliniques. Nous avons un réseau d’enseignant.es extérieur.es au département qui « nous suivent » à la Pitié et d’autres desquels nous nous rapprochons.

Quelle est la prochaine étape de cette évolution?

Depuis la rentrée universitaire 2024, les étudiantes et les étudiants en maïeutique suivent une formation universitaire en 6 ans suite à l’ajout d’un troisième cycle court (une sixième année donc, à l’instar des cursus d’odontologie et de pharmacie). Ceci débouchera pour eux sur l’obtention d’un titre de docteur en maïeutique à l’issue de la soutenance d’une thèse d’exercice. Nous sommes actuellement en train d’appliquer cette réforme à nos étudiants de 2e année et de préparer sa mise en œuvre pour les années suivantes.

Nous souhaiterions aussi pouvoir créer un espace d’accueil et de vie pour nos étudiantes et nos étudiants, à proximité de nos bureaux, pour retrouver un esprit « école » et de proximité entre nous tous, que nous avons un peu perdu en déménageant de Saint-Antoine au Campus Picpus en 2020.

Nous poursuivons enfin le développement de recherches en maïeutique et de recherches conduites par les sages-femmes, en lien avec les équipes cliniques du DMU ORIGYN et les équipes de recherche de l’iPLESP et du nouvel Institut de soins primaires et ambulatoires Sorbonne Université.  Dans ce contexte, nous collaborons également de manière plus large avec des équipes de recherches d’autres universités, notamment de Paris-Cité.