Le module de Sciences Humaines et Sociales de la 6e année de médecine (DFASM3)

Notre société a largement évolué ces dernières années sur les questions relatives au rapport au corps, à la relation de soin et à la perception du monde d’une façon générale. Ceci est intervenu notamment sous l’effet du mouvement « mee too », de l’épidémie COVID, et de la prise de conscience au sujet des changements climatiques et la perte de la biodiversité. Pour accompagner et nourrir cette réflexion globale dans le cadre de la R2C, il a été proposé d’introduire un module de sciences humaines et sociales dans le curriculum des études de médecine. Le but de cet enseignement proposé en 6e année de médecine (Diplôme de Formation Approfondie en Sciences Médicales 3) est de donner une ouverture sur le monde actuel en dehors des connaissances médico-scientifiques, et d’aider les étudiants à former leur identité professionnelle en donnant du sens à ce qu’ils vivent au cours de leur formation. L’idée est de mieux comprendre le monde actuel et de pouvoir se situer dans ce monde face aux enjeux de la médecine. Nous proposons, au travers de cet enrichissement culturel de l’enseignement, des pistes pour améliorer la qualité du soin aux étudiants qui vont commencer leur internat. Cet enseignement insiste sur l’amélioration de la communication, le développement de l’empathie, et de l’intelligence émotionnelle, la pensée critique et la réflexivité, la reconnaissance des différences sociales et culturelles qui peuvent influencer le soin. Il invite à acquérir des notions élémentaires sur les aspects historiques, épistémologiques et anthropologiques de la santé, ainsi qu’à prendre conscience des enjeux éthiques de l'exercice de la médecine. Il met en exergue l’intérêt de l’interdisciplinarité dans le soin et montre des chemins vers la communauté des soignants. Il évoque également la puissance du partage entre le savoir expérientiel et le savoir médico-scientifique. Enfin, cet enseignement fait réfléchir à la responsabilité sociale de la profession médicale, dans une optique de santé publique et dans une perspective de démocratie en santé.

Sur un plan pratique, il se déroule sous la forme d’enseignements interactifs souvent à base de vignettes cliniques ou de courtes vidéos qui permettent d’introduire les contenus théoriques ou de les illustrer. Il fait appel à des intervenants issus des différentes filières de santé (maïeutique, psychologie, soins infirmiers, etc.) et à des intervenants issus de différentes disciplines universitaires non-médicales (sociologie, philosophie, éthique). Une place est laissée au débat et au partage d’expérience au cours de ces enseignements. Cet enseignement comporte également une partie en auto-apprentissage sous la forme d’un podcast d’humanités médicales : « le Serment d’Augusta » https://lnk.to/sermentaugusta.

Pr Emmanuel Flamand-Roze