Le service sanitaire des étudiants en médecine de Sorbonne Université

Mis en place depuis la rentrée 2018, le service sanitaire (Sesa) des étudiants en santé a pour objectif de former les étudiants à la prévention primaire et à la promotion de la santé et ainsi renforcer la place de la prévention primaire dans le système de soins.

Développement, évaluation de l’année 2021-2022 et pistes d’amélioration

Par les Dr Emmanuelle Gras et Laure Surgers, de l'Hôpital Saint-Antoine

Le Sesa comporte 30 ½ journées de formation et 30 ½ journées de préparation et de mise en œuvre d’action de prévention primaire. Il doit concerner des populations cibles dans des structures prédéfinies (écoles, prisons, entreprises, associations…) sur des thématiques telles que la santé sexuelle, la vaccination, les addictions.

Les premières années de mise en place ont été chaotiques : appréhension en termes de charge de travail et d’utilité pour le concours pour les étudiants ; 2 années de pandémie où les étudiants n’ont pas eu le choix de leur thématique (bien évidemment COVID-19, comme toute la communauté médicale). Mais l’année universitaire 2021-2022 a vu la naissance du Sesa tel que nous l’imaginions : une formation théorique composée de la visualisation de vidéos et lecture de documents avant une rencontre avec des experts de chaque thématique (vaccination, infections sexuellement transmissibles, addictions, contraception, nutrition et activité physique) et d’une semaine de conférences « Prévention, Promotion de la santé, Communication ».

Concernant les actions de prévention, nous avons mis en place des partenariats avec différentes structures (associations - AIDES, Ligue contre le cancer, Association de cardiologie d’Ile-de-France…), santé scolaire de la Mairie de Paris…). Des enseignants de Sorbonne Université ont également fait participer des étudiants à leur programme de prévention (Prévention de la scoliose « Scooli », éducation à la neuroprotection « Santé cerveau »). Enfin, certains étudiants ont développé des projets personnels de prévention.

Malgré des difficultés persistantes d’organisation, de disponibilité des étudiants, de surcroît de travail important pour les différentes structures accompagnant les étudiants, l’évaluation du Sesa de cette année est plutôt très satisfaisante et en amélioration.

  • La rencontre avec les experts a donné envie à 90 % des étudiants (268/295) de s’intéresser au Sesa (contre 78 % l’année précédente);
  • Les étudiants ont été globalement satisfaits de la formation théorique et ont estimé pour 70 % d’entre eux (142/203) qu’elle leur permettrait d’aborder les personnes ciblées par leur Sesa plus sereinement;
  • Pour la partie pratique, les étudiants, comme les structures, ont considéré qu’ils avaient progressé au cours de l’année. La progression a été constatée sur la manière de communiquer avec le public, sur la thématique abordée et sur l’autonomie d’organisation. Une grande majorité des structures ayant encadré des étudiants pensait que le Sesa était bénéfique pour les étudiants (formation de médecin (100 %, 15/15), à titre individuel (93 %, 14/15), pour les populations-cibles (93 %, 14/15) et pour elles-mêmes (80 %, 12/15). Nombre d’étudiants ont été enthousiastes (pas tous évidemment). De belles histoires d’interventions réussies nous sont parvenues : 15 enfants qui ont bénéficié du programme Scooli ont pu consulter à l'Hôpital Trousseau pour prise en charge ; des établissements scolaires nous sollicitent pour travailler avec de nouveaux étudiants en Sesa.

Le développement du service sanitaire comporte cependant quelques limites. La première tient de l’absence de prise en considération du surcroît de travail et de l’investissement énorme des structures d’accueil, sans rémunération prévue à cet effet. Les étudiants souhaiteraient réaliser ce service sanitaire plus tôt dans leur cursus (2e année à la place de 3e année). Même si cela évolue, les étudiants ne perçoivent pas l’utilité du Sesa pour l’Examen dématérialisé national (EDN). Ils soulèvent la marginalité des questions de prévention primaire lors de l’EDN. Cela ne leur permet pas de voir le bénéfice à court terme de l’apprentissage de ce pan primordial de la médecine. Avec la réforme du 2e cycle, nous pouvons espérer que ces questions retrouvent une place plus conséquente. Par ailleurs, peut-être est-il temps de sortir du tout EDN… et juste savourer que l’on puisse se former à devenir médecin et non pas juste à passer un concours !

Chaque année, le service sanitaire des étudiants en santé est développé et enrichi à Sorbonne Université en particulier grâce aux retours des structures et des étudiants. Les conférences ont été enrichies pour cette année universitaire, de nouveaux terrains d’accueil ont été ajoutés, l’organisation s’améliore.
Un grand merci aux étudiants pour leur implication.
Un grand merci à l’équipe enseignante engagée dans le SeSa.
Et un grand merci aux structures accueillant nos étudiants.
Nous espérons que ces actions de prévention continueront à donner lieu à de belles réussites.