Rénovation du bâtiment Charcot : amphithéâtre et installation du département de simulation Déesses

Historique

Le bâtiment Charcot tire son nom de Jean-Martin Charcot, éminent neurologue du XIXe siècle. La bibliothèque qu'il abritait, fondée grâce à un don de Jean-Baptiste Charcot, fils du neurologue, constituait une collection d’ouvrages d’une immense richesse pour l'histoire de la médecine. Avec plus de 7 300 ouvrages, cette collection qui s’est développée au fil des années grâce aux dons et legs d’autres neurologues, retrace les origines de la neurologie moderne. La bibliothèque et son fonds documentaire sont transférés aujourd’hui dans les locaux de l’ICM.

Travaux

Le département de simulation de la faculté jusqu’ici implanté au 4ème étage du bâtiment 105 boulevard de l’hôpital avait besoin d’un véritable espace adapté pour faire face au développement des ateliers de simulation. Aussi, la décision d'installer le département de simulation de la faculté dans le bâtiment Charcot a été prise en 2019 sur proposition de Filipe Salvador, Directeur adjoint de la direction technique et d'exploitation après une longue recherche d'espaces adaptés.

Le projet, porté par l’Université visait à transformer les locaux pour répondre aux exigences d'un enseignement moderne tout en préservant le caractère historique du bâtiment.

La rénovation a permis de donner "une nouvelle vie" au bâtiment Charcot, en l'adaptant aux normes environnementales, techniques et de sécurité actuelles.

Les nouveaux espaces offrent désormais un cadre agréable et propice à la formation des étudiants et des professionnels de santé, alliant technologies de pointe et aménagements fonctionnels.

Malgré quelques difficultés administratives et techniques, le projet a été mené à bien. L'emménagement en septembre 2024 marque le début d'une nouvelle ère pour le département de simulation de la Faculté de Santé Sorbonne Université qui dispose désormais d'installations opérationnelles pour dispenser ses formations innovantes.

Catalin Sechilariu
Directeur technique et d'exploitation

Le département de simulation Déesses

Le département de simulation est né en 2010-2011, sous l’impulsion du Doyen Serge Uzan et du Pr Alexandre Duguet, tous deux persuadés de la nécessité absolue de s’emparer de cette nouvelle méthode pédagogique, ayant comme premier leitmotiv : « Jamais la première fois sur le patient ». A l’époque, ils sont épaulés par deux chefs de clinique - assistants des hôpitaux (CCA). L’un est urgentiste et l’autre réanimateur, ce qui n’est probablement pas un hasard car ce sont deux spécialités médicales qui figurent parmi les pionnières dans l’utilisation et la diffusion de la simulation en santé. Ils se forment et apprennent comment utiliser ce nouvel outil. Les deux premiers ateliers qui émergent suite à cette formation sont destinés aux externes de 3ème et 4ème année et concernent un fondamental des gestes de soins d’urgence : la prise en charge de l’arrêt cardiaque ainsi qu’un atelier de mise en pratique de la gestion des situations d’urgences vitales. Ces ateliers existent toujours, même si leur format a pu être enrichi d’une phase pendant laquelle les étudiants deviennent formateurs pour l’un (arrêt cardiaque) et d’une phase d’évaluation par la simulation pour l’autre (ateliers urgences vitales).

Peu à peu, les gynécologues-obstétriciens s’emparent de cet outil puis les pédiatres qui créent alors un centre de simulation hospitalo-universitaire au sein de l’hôpital Trousseau. Viennent ensuite des ateliers intitulés « gestes sensibles », afin de permettre aux étudiants de ne plus jamais réaliser pour la première fois sur un patient des touchers pelviens, des gaz du sang, des ponctions lombaires, des ateliers d’échographie cardiaque et abdominale, d’urologie pour l’apprentissage de pose de sonde urinaire, etc. Tous ces ateliers se déroulent au 4ème étage du 105 boulevard de l’hôpital, dans les anciens locaux du département d’anatomie. Ainsi, pendant 15 années, de nombreuses initiatives et innovations pédagogiques ont pu voir le jour.

Une dynamique de recherche a également été mise en place sous la houlette du Pr Fleur Cohen, vice-doyenne déléguée chargée de la formation à la pédagogie et de la recherche en pédagogie, avec pour thématiques principales, la mesure de l’impact des nouvelles formations sur le niveau de connaissance, de performance, voire de compétence des étudiants, mais également sur l’évaluation du niveau de stress des apprenants (lors d’une évaluation par exemple) ou bien leurs représentations de l’utilisation de la simulation. À cette dynamique de recherche s’ajoute la création d’un bureau pédagogique qui a pour objectif de discuter les nouveaux projets proposés par les enseignants de Sorbonne Université, mais également de s’assurer que le cadre de l’enseignement par simulation est respecté. En effet, la simulation s’appuie sur de nombreuses recherches et réflexions qui ont pu mettre en évidence que l’enseignement basé sur l’expérience (le scénario simulé), suivie d’un débriefing ou d’une rétroaction construite était bénéfique pour le transfert des apprentissages.

Depuis sa création et jusqu’à la fin de cette année, DéESSES est dirigé par le Pr Yonathan Freund, assisté par Jeremy Leroy, qui a de nombreuses missions (administratives, techniques, d’organisation). Le Pr Freund sera ensuite relayé par la Dr Anne-Laure Philippon, responsable du bureau pédagogique. Le DéESSES joue un rôle clé dans la formation des étudiants de 2ème cycle en proposant actuellement des ateliers de simulation couvrant de nombreuses spécialités médicales : l’urgence/réanimation, l’urologie, l’orthopédie, la gynécologie, l’obstétrique, la gériatrie, la cardiologie, la radiologie, la pédiatrie et la chirurgie. Il s’est enrichi depuis peu d’enseignements utilisant la réalité virtuelle, que ce soit pour appréhender l’anatomie et la pathologie en chirurgie maxillo-faciale ou pour permettre aux étudiants d’assister virtuellement à une césarienne ou apprendre à réaliser des sutures.

Le département permet également l’intégration de la simulation dans plusieurs diplômes universitaires (DU), masters et dans la formation des infirmiers en pratique avancée dans la mention de médecine d’urgence. Grâce à un équipement à la pointe de la technologie, incluant des mannequins de simulation haute-fidélité, des dispositifs de réalité virtuelle et des outils d’apprentissage procédural, les étudiants bénéficient d’une immersion leur permettant de réaliser des expériences cliniques pour renforcer leurs compétences.

Avec plus de 1400 heures de formation dispensées chaque année, le DéESSES s'engage à offrir un enseignement innovant et varié, contribuant ainsi au développement des professionnels de santé et s'intégrant pleinement dans la réforme du 2ème cycle des études médicales et la réingénierie des formations de maïeutique et paramédicales.

 
Dr Anne-Laure Philippon
Maître de conférence de médecine d'urgence, Faculté de Santé Sorbonne Université
Médecine d'urgence. Service d'accueil des urgences, hôpital Pitié-Salpêtrière