Cycle de webinaires « Dérèglement climatique et santé humaine »
Ce cycle de webinaires est organisé par l'Institut Pierre Louis d'Epidémiologie et de Santé Publique (IPLESP) et l'ITE.
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Du 21 avr. 2023 au 30 juin. 2023
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13:30 - 15:30
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Séminaire à distance
Selon l'OMS, le changement ou dérèglement climatique « est la plus grande menace pour la santé à laquelle l’humanité est confrontée ». Il pourrait causer près de 250 000 décès supplémentaires par an entre 2030 et 2050, dus à la malnutrition, au paludisme, à la diarrhée et à la chaleur. Les personnes les plus touchées vivent dans des pays à faible revenu. Cependant, il est encore difficile d’estimer avec précision, compte tenu des multiples facteurs en jeu, les impacts de morbidité et de mortalité des différents phénomènes impliqués dans le dérèglement climatique : vagues de chaleur, inondations, tornades et tempêtes, augmentation des infections transmises par l’eau, l’air ou par des animaux vecteurs, perturbation des productions alimentaires, maladies mentales, etc.
Ce cycle de webinaires propose de faire un état des lieux et de constituer un réseau d’échanges d’informations et de compétences sur les conséquences du dérèglement climatique sur la santé humaine et la nécessaire adaptation des systèmes de santé.
Webinaire n°2 - Mardi 30 mai 2023, 13h30-15h30
Les vagues et îlots de chaleur et leurs conséquences sanitaires en milieu urbain
Effets de la température, de l’environnement urbain et des inégalités sociales sur la santé périnatale en France
Johanna Lepeule et Lucie Adelaïde, équipe d’Épidémiologie environnementale appliquée à la reproduction et la santé respiratoire, Institut pour l’avancée des biosciences, Inserm U. 1209, CNRS UMR 5309, Université Grenoble Alpes
En France métropolitaine, le changement climatique est à l’origine d’une augmentation des températures induisant des impacts sanitaires majeurs, avec près de 8 000 morts de 2015 à 2020. L’intensification de la fréquence, de la durée et de l’intensité des vagues de chaleur estivales va se poursuivre d’ici 2050. Les impacts de la chaleur sur la morbidité restent peu étudiés, et plus spécifiquement, les effets de la chaleur sur la santé périnatale. Cet état des connaissances des effets de la température ambiante sur la santé périnatale et des mécanismes physiopathologiques sous-jacents s’intéressera au rôle des co-expositions dans l’environnement urbain et de la défaveur sociale.
Caractérisation des extrêmes chauds en milieu urbain et impacts sanitaires associés
Sandra Rome, Université Grenoble Alpes, Institut des Géosciences de l'Environnement
L’été 2022 a été l’un des plus chauds jamais enregistrés en France, avec une anomalie thermique de +2,8°C ; il représentera un été sur deux d’ici 2080. Dans les villes d’Echirolles et de Grenoble (Isère) étudiées dans le projet CASSANDRE (CAniculeS, SANté et Densité de REseaux météorologiques sur le territoire grenoblois), financé par l’ADEME, l’été 2022 a enregistré trois canicules, auxquelles s’ajoute l’îlot de chaleur urbain. Le cœur d’agglomération a compté 19 nuits tropicales (T° nuit > 20°C) et 13 jours très chauds (T° jour > 35°C). Ces extrêmes thermiques représentent un danger pour les populations les plus vulnérables, d’où l’activation de la « vigilance canicule » à plusieurs reprises au cours de l’été. La suite du projet vise à spatialiser à fine échelle les extrêmes de chaleur et la vulnérabilité socio-spatiale associée, puis d’étudier le lien avec la santé.
Vagues de chaleur, îlots de chaleur urbains, bien-être et santé
Basile Chaix, UMR-S 1136 (Institut Pierre Louis d’Épidémiologie et de Santé Publique, IPLESP)
Les chaleurs extrêmes sont associées à une morbidité et une mortalité accrues. Le projet H3Sensing suivra 200 résidents du Grand Paris pendant quatre jours en mars-mai 2023 puis à nouveau en juin-septembre 2024, au moyen de questionnaires et de capteurs embarqués. Le premier objectif est d’étudier les déterminants liés aux environnements extérieurs (bâtiments, logements, situations et comportements d’exposition personnelle à la chaleur) lors des activités quotidiennes. Le second objectif est d’examiner comment ces déterminants du stress thermique et le stress thermique lui-même sont associés à différents indicateurs de la thermorégulation, au sommeil, à l’inconfort thermique et au bien-être. Dans un partenariat entre épidémiologistes, urbanistes et scientifiques du climat, il s’agira de produire des connaissances utiles pour intervenir sur les bâtiments, environnements et comportements afin d’améliorer la résilience durant les vagues de chaleur.
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Webinaire n°3 – Vendredi 30 juin, 13h30-15h30
Le dérèglement climatique augmente-t-il les risques dus à la pollution de l'air ?
Programme en cours de finalisation
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Webinaire n°1 - Vendredi 21 avril 2023, 13h30-15h30
Dérèglement climatique et maladies infectieuses
Quels liens entre le dérèglement climatique et les maladies vectorielles des vertébrés ? Du simple au complexe
Didier Fontenille, IRD, UMR MIVEGEC (Maladies infectieuses et vecteurs : écologie, génétique, évolution et contrôle), Montpellier
Pour qu’une maladie due à un agent infectieux survienne chez un vertébré, un grand nombre de conditions doivent être réunies, concernant l’agent infectieux (par exemple un virus), le vecteur (un moustique, une tique...), l’hôte vertébré (les humains ou les oiseaux). Le dérèglement climatique a des implications, positives ou négatives, sur ces trois compartiments : depuis un climat inadapté à un vecteur (il n’y a pas pour l’heure de moustique au pôle nord), jusqu’à des systèmes vectoriels impliquant des dizaines de variables dépendant du climat. Nous déclinerons quelques exemples de cette complexité en essayant de leur donner un poids relatif, les unes par rapport aux autres, en fonction des contextes environnementaux.
La modélisation de la propagation des épidémies
Eugenio Valdano, IPLESP, équipe SUMO (Surveillance et modélisation des maladies transmissibles), Paris
L'adaptation au dérèglement climatique implique de prévoir systématiquement des urgences combinées dans lesquelles des événements météorologiques extrêmes (inondations, tempêtes, vagues de chaleur) et des épidémies de grande échelle se produisent simultanément. Notre projet est de déterminer quantitativement l'effet du temps extrême sur la circulation des épidémies en étudiant les changements de comportements et de mobilité de la population. L'objectif ultime est d’estimer à haute résolution spatiale le risque combiné de temps extrême et d’épidémie, en suivant une gamme de scénarios climatiques possibles. Pour ce faire, nous utiliserons une modélisation mathématique mécaniste ainsi qu'une analyse statistique de diverses couches de données : des archives climatiques, des données de surveillance passées, des projections de risque d'occurrence de temps extrême et des données de mobilité humaine. Nos résultats aideront à lutter contre les agents pathogènes déjà en circulation (par exemple, le SARS-CoV-2), et contre les agents émergents.
La modélisation des zoonoses à tiques
Raphaëlle Métras, IPLESP, équipe SUMO (Surveillance et modélisation des maladies transmissibles), Paris
Les agents pathogènes (bactéries, virus et parasites) transmis par les tiques ont des cycles de vie complexes à l’interface entre l’humain, les animaux, les tiques et l’environnement. Quantifier les composantes de leur transmission à l'Homme est nécessaire pour mieux évaluer les mesures de surveillance et de contrôle, ou pour anticiper une augmentation de l'incidence des maladies infectieuses ainsi transmises. A l’aide d’exemples, il sera discuté comment la modélisation mathématique permet d’analyser de façon intégrée des jeux de données écologiques et épidémiologiques. De là, il devient possible d'estimer les paramètres clés de l'évolution de ces maladies, notamment le nombre de cas et les populations exposées. Cette évolution peut être projetée selon différents scénarios qui intègrent les changements météorologiques et d'activités en plein air qui pourraient découler du dérèglement climatique.