DMLA : avancées de la recherche et défis technologiques

Le Pr Michel PAQUES et le Dr Florian SENNLAUB Co-directeurs de l'équipe inflammation, dégénérescence et remodelage vasculaire dans les pathologies rétiniennes de l'Institut de la Vision interviennent sur la Web TV de l'institut de la vision dans le cadre de l'émission "Les experts parlent aux patients"  pour parler de la DMLA.

  • Le 14 oct. 2021

  • 19:30 - 20:30
  • Événement à distance

La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) affecte un nombre croissant de personnes du fait du vieillissement de la population. En 2020, le nombre de personnes dans le monde atteintes de la DMLA a été estimé à 196 millions. On s’attend à ce que ce chiffre atteigne 288 millions en 2040. En France, c’est la principale cause de perte visuelle centrale irréversible, soit 1,5 million de personnes atteintes. Chez les personnes de plus de 75 ans, 20 % sont atteintes de DMLA, avec une forme précoce ou avancée. Les premiers signes de la maladie apparaissent le plus souvent à partir de 65 ans. Les facteurs de risque sont d’origine génétique ou environnementaux (tabac, exposition aux fortes luminances solaires) sans parler bien sûr du facteur âge.

Comprendre la DMLA

La DMLA est une maladie neuro-inflammatoire qui se caractérise par une dégénérescence progressive de la macula, la zone centrale de la rétine. La macula permet de voir le jour et de percevoir les détails qui nous servent à lire et à reconnaitre les visages.

Le stade initial de la DMLA est le plus souvent asymptomatique. Le patient peut éventuellement constater la déformation de lignes droites (métamorphopsies) et des taches floues. Des dépôts blanchâtres (« drusens ») peuvent également apparaître au fond de l’œil sous la zone centrale de la rétine. A ce stade, on parle de « Maculopathie Liée à l’Age (MLA) » ou « DMLA précoce ». La MLA apparaît le plus souvent après 50 ans, et surtout à partir de 65 ans. Elle touche 20 % des personnes âgées de plus de 75 ans. Il est important de souligner que 50 % des patients atteints de MLA ne développeront jamais de DMLA avancée. Leur état se stabilisera sans provoquer de gêne visuelle ou même se résoudra spontanément.

En revanche, l’autre moitié des patients atteints de MLA va développer une forme avancée de la maladie avec une perte des photorécepteurs et de leur fonction. Au stade avancé, la DMLA se manifeste en une des 2 formes suivantes :

  • la forme atrophique dite aussi sèche, qui progresse lentement en détruisant peu à peu et inéluctablement la rétine centrale ;
  • la forme humide, qui évolue plus rapidement. Cette forme, dite aussi exsudative ou néovasculaire est caractérisée par une croissance anormale de vaisseaux sanguins qui s’accompagne d’un œdème avec entrée de fluides dans la zone centrale de la rétine. D’évolution rapide, elle peut affecter la vision en quelques semaines ou même en quelques jours.

Trouver un traitement pour la DMLA est un enjeu majeur en ophtalmologie aujourd’hui. Il existe une thérapie efficace pour la forme humide de la DMLA, mais à long terme la plupart des patients font l’expérience d’une perte significative de la vision. Actuellement, il n’existe aucun traitement en dehors des compléments alimentaires pour la forme sèche de la DMLA.

Les recherches se poursuivent pour trouver dans les années à venir un traitement pour la forme atrophique de la DMLA, et découvrir des traitements alternatifs pour les patients qui ne répondent pas ou plus aux traitements actuels de la forme humide.