Regards croisés sur le festival
Cette semaine nous interviewons Fabrice Loyal, violoncelliste-concertiste, enseignant à la Schola Cantorum et au conservatoire Charles Munch à Paris, et directeur artistique des Fièvres musicales depuis leur création.
Vous êtes le directeur artistique des Fièvres musicales, qui est un festival très particulier car il se déroule sur un hôpital. Pouvez vous nous dire pourquoi il vous semble important d'amener de la musique sur un lieu hospitalier ?
Tout d’abord, l’humanisation de l’espace hospitalier ! La musique peut transformer l’atmosphère de l’hôpital, souvent mal perçu, en un espace plus chaleureux et accueillant.
Ensuite, elle contribue à améliorer la qualité de vie des patients et des soignants.
La musique peut stimuler la cognition et les sens, ce qui est bénéfique pour le rétablissement et le bien-être général des patients. En particulier les enfants y sont très sensibles et c’est pour cela que nous sommes ravis d’aller jouer également à l’hôpital Trousseau (NDLR : depuis 2023, les Fièvres organisent des concerts à l'hôpital pédiatrique Trousseau dans le 12ème arrondissement).
Et enfin, la musique permet de réduire le sentiment d’isolement et facilite la communication entre les patients, leurs familles et le personnel soignant.
Les Fièvres musicales ne sont pas réservées aux patients mais sont ouverts à tout type de public. Cette année encore, des invités prestigieux sont attendus. Pouvez vous nous présenter quelques éléments de le programmation de cette troisième édition ?
Je suis émerveillé de voir tant d’artistes incroyables répondre présent à cette troisième édition: Régis Pasquier, Éric Lacrouts, Jean-Baptiste Fonlupt, Michel Beroff, Marie Josephe Jude, le quatuor Modigliani, Geoffroy Couteau etc. Nous entendrons aussi des orchestres comme le Choeur et orchestre Sorbonne université, l'Orchestre et choeur de l'APHP, l'orchestre symphonique des médecins de France.
Nous traverserons différentes périodes de la musique en passant de Mozart à Stravinsky
Le festival est unique en son genre car il fait intervenir des musiciens d'horizons divers. Notamment vous avez initié une collaboration inédite avec des conservatoires parisiens. Pouvez vous nous donner quelques exemples d'intervention des conservatoires pendant la semaine du festival ?
La force de proposition des conservatoires parisiens est phénoménale, grâce à la passion des directeurs et directrices, l’énergie des professeurs et l’enthousiasme des élèves et des familles.
Chaque espace dédié et chaque moment sera vraiment unique : il y aura des moments de musique baroque, de musiques actuelles, passant d’un seul musicien à de la musique de chambre classique pour finir avec un big band de 100 musiciens.
Pouvez vous nous dire comment s'organise la programmation d'un festival qui réunit plus de 50 concerts sur une semaine avec les invités prestigieux dont nous avons parlés ?
Avec énormément d’enthousiasme, de confiance dans les différents acteurs et partenaires, et comme dirait un sportif: avec beaucoup de sueur.
Enfin, avez vous quelques anecdotes insolites ou des souvenirs particuliers de ces 3 années à partager avec nous ?
J’en citerai deux :
la première, est cette patiente allemande qui passe au parc de la hauteur et en entendant le groupe de jazz du conservatoire Charles Munch a pris le micro, et a chanté avec eux pendant deux heures pour le plus grand plaisir de tous.
La seconde est de voir le personnel soignant danser ensemble avec d’immenses sourires au milieu des musiciens, nous venions de sortir de la crise Covid et je me suis dit c’est gagné…