Ève Planeix © François Le Guen

Ève Planeix

Nageuse artistique de haut niveau et étudiante en psychomotricité

Faire les Jeux à la maison, avec le public français, reste le Graal d’une carrière !

Étudiante en psychomotricité, Ève Planeix a plongé dans le grand bain de la natation artistique à neuf ans. Depuis, elle s’entraîne sans relâche pour atteindre son objectif : monter sur le podium aux prochains Jeux Olympiques de Paris.

Comment est née cette passion pour la natation artistique ?

En 2008, je suis tombée à la télévision sur la natation artistique aux Jeux olympiques de Pékin. Faisant déjà de la danse, j’ai tout de suite aimé le côté artistique de ce sport : transmettre une émotion, raconter une histoire par le corps, chercher la perfection, se dépasser, le côté paillettes et spectacle aussi, et puis cet esprit d’équipe si important. Et cerise sur le gâteau : j’ai vu que l’on pouvait gagner des médailles ! Cela m’a plu. J’ai commencé à neuf ans au club de Synchro Riom et deux ans plus tard, j’ai été repérée par l’entraîneur du Pôle espoir de Sète, Rachel Lebozec-Chafes. À 12 ans, je suis partie en internat à 3h30 de chez moi. Si l’éloignement n’a pas été facile, je me suis rattachée à ce que je voulais faire : intégrer l’équipe de France et faire les Jeux ! En 2016, j’ai rejoint le club de Strasbourg et intégré l’INSEP.

Quelles études faites-vous actuellement ?

Après mon bac ES, j'ai validé une première année de STAPS avant d’entrer en psychomotricité à la faculté de Médecine de Sorbonne Université. Le métier de psychomotricien, que j'ai connu assez tard, a été une véritable révélation. Il requiert des qualités comme l'empathie, le soin, la remise en question, le travail en équipe, la connaissance de son corps et des sensations, que je retrouve chez moi. Ce sont des études dans lesquelles je m'épanouis. Je sais que je me sentirai bien et à ma place dans ce métier après ma carrière de sportive de haut niveau en natation artistique.

Comment conciliez-vous vos études et le sport de haut niveau et comment Sorbonne Université vous accompagne dans ce double projet ?

Ce n’est pas facile et cela demande énormément d'organisation et d’adaptation. Je rentre dans l'eau à 8h jusqu’à 13h, puis je m’entraîne de nouveau près de trois heures l’après-midi. Le soir, je rattrape les cours que j’ai ratés dans la journée. Trois demi-journées libres me permettent d’assister aux travaux dirigés. Mon statut de sportive de haut niveau (SHN) m’autorise à m’absenter quand j’ai des sélections, des stages ou des compétitions. Cette année, je bénéficie également du programme de bourse Passeport pour les JO soutenu par Crédit Agricole d'Ile-de-France Mécénat et la Fondation Sorbonne Université. Il m’apporte une aide financière me permettant de payer mes études et l’Insep, ainsi que des voyages pour voir ma famille.

Que représentent les JO de Paris pour vous et comment vous y préparez-vous ?

C’est ce qui m’anime depuis que j'ai commencé ce sport. Faire les Jeux à la maison, avec le public français, reste le Graal d’une carrière ! Depuis que l'on est sûrs d’y participer, nos entraînements sont centrés sur cette compétition. À la piscine, nous avons des drapeaux avec les anneaux, le logo de Paris 2024, etc. Nous sommes déjà dans l'ambiance. Mais je crois que nous ne pouvons pas imaginer ce qui nous attend.

La première étape est d’être sélectionnée au sein de l’équipe. Pour la suite, nous visons un podium. Cette année, le règlement va évoluer avec un nouveau système de cotation sur les éléments de difficulté, les portés ainsi que l’exécution et la synchronisation. Tout sera noté au millième près. Cette notation plus objective, va nous permettre de mieux savoir sur quoi nous concentrer pour progresser et le classement des pays risque de fortement évoluer.

Avez-vous un objet porte-bonheur ou un rituel particulier ?

J’ai des peluches, qui me suivent au bord du bassin depuis que je suis petite, et beaucoup de rituels. Avant que la compétition ne commence, j'observe les lieux et je m’imagine nager dans la piscine. Et puis, j’ai besoin de toucher le cœur en strass que ma mère a collé sur tous mes maillots et de bouger, de sauter, de sentir l’eau sur moi, etc.

Quel est votre souvenir le plus marquant lors d'une compétition ?

J’ai ramené trois médailles de bronze aux championnats d'Europe à Rome en 2022. C’était beaucoup d'émotions de voir tous les drapeaux français s'agiter, de monter sur ce podium que j’attendais depuis longtemps. Et puis juste avant, en juin 2022, mon équipe et moi sommes arrivées quatrièmes aux championnats du Monde à Budapest, et nous avons réussi à atteindre notre meilleur score. C’était aussi un très beau souvenir.


Photographie © François Le Guen

Palmarès notable :

  • 1  coupe de la confédération méditerranéenne de natation (COMEN), équipe de France espoir (2015)
  • 2 championnats d’Europe junior (2016, 2017)
  • 2 championnats d’Europe sénior (2018, 2022)
  • 3 championnats du monde sénior (2017, 2019, 2022)
  • 5e en duo technique au World Aquatics Artistic Swimming (mai 2023)
  • 2e en duo technique de la Super finale World Series (juin 2023)