• Communiqué de presse

Covid-19 : Le port du masque face à l’épidémie a modifié la perception qu'a le grand public des maladies respiratoires

Des équipes de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière AP-HP, de Sorbonne Université, de l’Inserm, de l’IFOP et de la Fondation du Souffle ont étudié l’impact de l’épidémie de Covid-19 sur la perception de l’importance d’une bonne santé respiratoire depuis que l’usage du masque a été généralisé. La gêne respiratoire provoquée par celui-ci a conduit le grand public à mieux considérer l’impact des maladies respiratoires sur les personnes en souffrant. Ces travaux ont fait l’objet d’une publication le 2 septembre 2021 dans l’European Respiratory Journal.

La dyspnée (gêne respiratoire) est moins facile à appréhender pour le grand public que d’autres sensations comme la douleur, parce qu’elle une expérience universelle : tout le monde sait ce qu'est avoir mal, mais pas de souffrir du manque d'air ("invisibilité de la dyspnée"). L’équipe de recherche a testé l’hypothèse selon laquelle l'utilisation généralisée de masques faciaux pour lutter contre la diffusion du SARS-CoV2 pourrait changer cet état de fait et sensibiliser le grand public à la santé respiratoire.
L’étude a été menée par sondage sur un panel de 1012 personnes démographiquement représentatif de la population adulte française. 85% des répondants ont déclaré n'avoir jamais été traités pour une pathologie respiratoire chronique, tandis que 15% déclaraient l'être, et 14% avoir un membre de la famille proche traité pour une pathologie respiratoire chronique.
En répondant à 29 questions ouvertes et fermées, les répondants ont décrit leurs comportements en matière de port du masque, les désagréments ressentis dont la dyspnée, et les changements induits dans leur vision de la santé respiratoire.
Le respect du port du masque était élevé pour l’ensemble du panel (94,7 %). La gêne respiratoire se classait au premier rang des inconvénients du masque. La « soif d'air » était le principal descripteur sensoriel de la dyspnée, exactement comme c'est le cas au cours des maladies respiratoires. La moitié des répondants étaient plus préoccupés par leur santé respiratoire depuis qu'ils portaient des masques et 41 % d’entre eux ont déclaré mieux comprendre les expériences de patients souffrant de dyspnée.
Porter des masques de protection a donc permis de faire découvrir à des personnes indemnes de maladies respiratoires les conséquences d’une gêne respiratoire liée à une contrainte. Le port du masque sensibilise le public à ce qu'impliquent les maladies respiratoires et à l'importance de la respiration. Ces données pourraient être utilisées comme le pivot des actions de communication axées sur la santé respiratoire.
Référence : Laure Serresse, Noémie Simon- Tillaux, Maxens Decavèle, Frederick Gay, Nathalie Nion, Sophie Lavaul, Antoine Guerder, Antoine Châtelet, Frédéric Dabi, Alexandre Demoule, Capucine Morélot-Panzini, Caroline Moricot, Thomas Similowski, European Respiratory Journal.